Allo chéri(e), ça va couper !
|
« La Guerre
Eternelle », voici un terme fort inspirant pour cet article qui nous viens
de Total Annihilation / Suprême Commander / Planetary Annihilation (rayez, ou
plutôt atomisez, la galaxie inutile qui vous chante), en effet, cet article
sera dédié à alimenter le brasier de la « Guerre des Consoles » !
Gnarf Gnarf Gnarf !
Mais qui dit « Guerre des
Consoles », dit aussi « Guerres des Consoles Contre Le PC », car
oui, mes bons amis, c’est bien beau de ce faire concurrence quand on est sur un
même secteur (celui du salon), mais il ne faut pas oublier de ce foutre sur le
groin aussi quand on propose les mêmes produits (les JV en l’occurrence).
C’est pourtant une bataille
d’importance que le monde du PC a remporté cette année 2013, une bataille quasi
décisive je dirais même plus : l’architecture des consoles de cette
génération, la PS4 et la Xbox One, sont d’ascendance x86, c’est-à-dire
PC !
Hey oui, les nouvelles consoles ne sont que de simple mini-PC (moins mini pour
la Xbox cela dit… Disons « magnétoscope 80’s style »).
Alors, évidemment, les constructeurs ont voulu jouer sur les mots, en appelant
cela des « PC Supercharged », en espérant ainsi pouvoir « vendre
à perte » si la concurrence venait à faire pareil (une sorte de parachute
à double poche si vous voulez).
NB : La vente à perte est
légalement interdite lorsqu’elle cause un préjudice anti-concurrentiel, mais
quand deux acteurs majeur se mettent d’accord avec la justice, tout va bien.
Lors de la sortie de la Wii, la Xbox 360 et la PS3 venaient à peine de voir
leurs prix de production passer dans le vert, quoi qu’en disent les
constructeurs eux même.
Hors, pour cette génération, une nouvelle concurrence « légale » est officiellement
apparue : celle des PC ; ici, impossible de vendre à perte sans que
l’ensemble des acteurs leurs tombes sur le pif, d’où l’intérêt du terme
« PC Supercharged ».
Heureusement pour les deux acteurs, aucun d’eux n’a voulu prendre le risque
d’un procès, et de toute manière, l’architecture PC leurs a permis de limiter
autant les couts de production que de recherche & développement, une
aubaine pour eux !
Maintenant qu’il est communément
admis que les nouvelles consoles ne sont que des PC dont les couts ont été optimisés
au maximum, j’aimerais faire un autre parallèle : celui des composants.
En effet, si je prends le prix de vente des consoles (400 et 500€), que je
regarde la puissance respective et que je mets cela en adéquation avec la
taille des machines, je tombe aux environs de ce que proposerait un PC portable
qui serait vendu sans écran/clavier/trackpad (mais avec une manette),
c’est-à-dire un processeur octo-core (« 8 cœur », en réalité, selon
mon avis personnel, on devrait plutôt considérer cela comme c’est un quad-core
à huit entrés et huit sorties, les performances sont plus proches d’un
quad-core mais le multi threading a ses avantages) à environs 1GHz (autrement
dit, une brouette) basse consommation (ce qui n’est pas l’apanage d’AMD, le
fournisseur du processeur) soudé à une carte mère propriétaire, 8Go de RAM en DDR3
(notez que la PS4 a de la GDDR5, une mémoire spécialisée) soudé à même la carte
mère là aussi, la seule bonne nouvelle vient des disques durs, au format SATA
3,5’’ et en 7200 tr/min (ce qui est rare comme vitesse, dans un PC portable par
exemple), remplaçable dans les deux cas (il faut faire une manip particulière
sur la Xbox qui fait sauter la garanti, mais c’est faisable) par un SSD par
exemple, et… Bah c’est tout en fait.
En sachant cela, il y a une
évidence qui saute aux yeux : jamais de telles machines ne seront capables
de cracher de la Full HD en 60FPS.
C’était pourtant la promesse de
cette génération : faire évoluer la recette au maximum.
Hélas, le lait a tourné, et le gâteau a un gout amère : la précédente
génération avait recours à du 480p upscalé en 720p, cette génération fait à
peine mieux, en upscalant en 1080p cette fois… C’est pitoyable !
En réalité, l’amélioration du matériel de ces machines sert juste à supporter
de nouvelles technologies (DirectX 11 par exemple), sans toucher à la définition
ou à la fluidité.
Le matériel est à peine
équivalent à un PC de moyenne gamme, on est en réalité en plein dans le bas de
gamme (il faut dire « entrée de gamme » quand on est un pro parait-il,
mais ça ne fait pas plus vendeur…).
Il y a cependant un bon point à
voir ici : le processeur étant un (faux) octo-core, cela déteindra
forcément sur le monde PC, et incitera les développeurs à rendre leurs jeux
d’avantage multi-threadé (utiliser plusieurs cœurs), ceci encouragera les
joueurs moyen et haut de gamme à investir dans des octo-cores, permettant ainsi
la baisse des prix et amènera ainsi l’entrée de gamme à toucher à ces petits
joujous à moyen ou long terme.
Avant d’entrer plus profondément
dans le cœur de l’article, j’aimerais aborder rapidement un autre point, celui
de l’émulation : avant la sortie de la première console de cette
génération, j’avais prophétisé la parution d’émulateurs 30 jours après leurs
sorti dans le commerce, hélas, s’était sans compter sur la médiocrité du
line-up des machines, aussi pauvre que des petits africains.
Dans ces conditions, pourquoi ce briser le fondement en ce pressant à
développer des émulateurs ?
Néanmoins, la proximité avec l’architecture PC apportera à coup sur ces
précieux émulateurs dans très peu de temps, c’est une certitude. Mais nous
reparlerons d’émulation à la fin de cet article.
C’est évidemment la mort des
consoles elles-mêmes dont il s’agit là, elles ont creusé leurs propres tombes
en passant au x86 et en prenant le risque de perdre leurs exclusivités à cause
de l’émulation.
Oui, les consoles ce sont suicidées, difficile de parler encore de
« console », car à ce petit jeu, tout le monde peut jouer là-dessus
et ce dire : moi aussi je vais sortir un PC dédié à mettre dans le salon
et j’appellerais ça une console. Ha bah, justement, Valve l’a fait ! La
maison mère de Steam a bousculé son monde en annonçant ses Steambox : des
PC assemblés par des partenaires, une licence pour le petit autocollant
« Steambox », un système d’exploitation basé sur Linux (libre et
gratuit, évidement), un système de cloud gaming local (exploiter la puissance
d’un GPU Nvidia situé ailleurs dans la maison pour en bénéficier dans le salon,
par exemple avec un petit PC à 100-150€ à base de NUC), et une manette étrange
à mi-chemin entre la souris et la manette classique.
Seulement, sur un PC, on peut
jouer sur les taquets graphiques, et une petite configuration pourra
probablement toucher le Full HD et le 60FPS plus facilement, même si le jeu
devient moche, ce choix sera bel et bien présent.
Alors, oui, en effet, nativement, seuls les jeux compatibles Linux sont
exploitables sans un autre PC dans la maison, mais Valve a déjà fait savoir
qu’il ferait pression, grâce à son monopole (n’ayons pas peur de le dire), sur
les éditeurs et développeur afin d’adapter le maximum de jeu sur Linux.
Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, Linux est un acteur sur lequel il faudra
compter à l’avenir, c’est une évidence ! D’ailleurs, sur Linux, il y a
déjà des émulateurs « Windows », et quand on sait que le pool de jeux
PC compte plusieurs milliers de titres, il y a de quoi faire de l’ombre dans le
salon !
Mais revenants on au cœur de cet article,
le prix : le nerf de la guerre, comme disent les barbus. Hey oui, quoi
qu’on en dise, le prix est un élément très important, faisant abstraction des
différences de performances entre la Xbox One et la PS4, c’est bien la moins
chère qui se vend le mieux (si l’on rajoute la composante performance, c’est
l’hécatombe chez Microsoft).
Et pour un PC aussi : prenons par exemple un PC de moyenne gamme par
excellence, aux alentours de 650€ (monté soit même et sans OS afin de
concentrer au maximum le prix sur le matériel), auxquels il faut rajouter un
clavier et une souris, disons 150€, de quoi entendre ce qu’il se passe, disons
100€ pour être pénard (nous ne compterons pas l’écran, mais cela peut monter à
200€ pour quelque chose correct), et bien cela revient à 900€, soit le prix
d’une PS4 + un Xbox One.
J'en profite pour tordre le cou à une idée reçu : il faudrait réinvestir souvent dans son PC pour qu'il suive : non, bien sûr que non, c'est le désir du joueur qui le pousse à en vouloir toujours plus, ce qui est humain, et lorsqu'il souhaite le faire, il concerne une certaine marge de manœuvre. Les composants de moyenne gamme perdent de leurs valeurs beaucoup moins vite de leurs valeurs que les composants (très) haut de gamme et (très) bas de gamme, ce qui permet de faire fonctionner l'occasion.
Mais en vérité, si vous possédez un core i5 2500(k) par exemple, inutile de changer avant 6 à 8 ans, voir plus !
Pour une carte graphique, une GTX760 ne sera pas moins puissante dans 4 ans, mais vous voudrez peut-être avoir "plus", et ce sera possible.
NB : Néanmoins, ce qui peut changer, c'est l'intérêt d'AMD ou de Nvidia a s'investir sur les pilotes des vieux produits, le support des cartes graphiques est compris entre 3 et 4 ans, parfois plus, parfois moins (à ce sujet je vous conseil la lecture du dossier "Pilotes Graphiques" de Canard PC Hardware N°17).
Bon, là par contre, il va falloir songer à faire évoluer sa config :D !
|
La comparaison serait facile
ici : « un PC coute plus chère qu’une console », mais en vérité,
ça serait oublier un des fondements mêmes de ces machines, c’est-à-dire leurs
jeux !
Et côté jeux, la tendance
est particulière : si sur Console le prix des jeux est de 70€ quoi qu’il arrive
(excepté les petits jeux sur le PSN à 5€, 10€ et 15€), on peut trouver en
import des jeux tombants à 50€ (rarement en dessous), et bien évidement, on
peut revendre ces jeux physiques (généralement pour la 50%/75% du prix de vente
en magasin), mais dans ce cas-là, on ne les possèdes plus (merci Captain
Obvious, mais il faut le préciser), ainsi, lors d’une comparaison avec le PC,
on ne peut pas dire : « j’ai acheté deux jeux en revendant le premier et le tout m’a couté 87,5€
(70+(100%-75%)*70) » (chiffre à considérer dans le meilleur des cas ;
aucun vendeur ne vous rachètera un jeu en import, ou à 25%, je le dis
d’expérience), mais : « j’ai acheté un jeu à 87,5€ », et évidement, le cout de chaque jeu
augmente intrinsèquement, le troisième jeu coutera 105€ après la revente du
précédent, le quatrième 122,5€, etc, etc, etc...
A terme, on dépassera la différence du cout entre un PC et une console :
après le 26ème jeu sur PS4, notre seul et unique jeu nous aura couté
507,5€, soit de quoi rattraper le PC d’exemple, et pour une Xbox One, c’est au
bout du 20ème jeu que l’on rattrape notre PC.
De plus, la licence d’exploitation ne lui appartient jamais vraiment.
Et côté PC dans tout ça ? Et
bien les PCistes ont déjà quelques siècles d’avance à ce niveau-là : la
moyenne des jeux neufs (triple A compris) sur PC est de 35€ (il y a de tout, du
5€, du 10€, du 20€, du 30€, beaucoup de 40€, moins de 50€, d’avantage de 60€,
et très rarement du 70€ (en général, des versions deluxe avec Season Pass
intégré). De plus, une autre particularité des jeux PC est d’être vendue sous
forme de clé, ce qui a permis l’émergence de sites de clés : un jeu à 60€
sur Steam sera vendu entre 30 et 35€, pareil pour un Season Pass à 50€
trouvable à 25€ sans trop forcer.
Cette logique de clé permet à l’utilisateur de « posséder » sa
licence d’exploitation, sans jamais pouvoir en faire commerce, une véritable
force du moment que le prix des jeux est proche accessible.
L’autre logique du dématérialisé est de proposer des soldes monstres
régulièrement : et vas-y que jte fout du -90% par ci, du -75% par-là, du
-50 et du -33% entre les deux ! hop hop hop !
Si je reprenais ma feuille de
calcul et que je traçais une autre courbe, pour 500€, j’aurais 14 jeux dans ma
ludothèque, j’en aurais joué en effet presque deux fois moins qu’un utilisateur
de PS4 par exemple, mais tandis que l’un n’aurais qu’un jeu à jouer, j’en
aurais 14.
Il est donc d’autant plus
important pour un joueur PC d’investir dans des titres de qualité qui vont
durer dans le temps, et il ne faut pas oublier la présence très forte du
piratage sur PC, il n’est pas rare qu’un gros consommateur de jeux sur PC soit
également un gros consommateur de jeu piraté également.
Il y a également des jeux qui ne sont pas trouvable sur console (STR en
particulier) ou plus agréable à jouer sur ce support (FPS, TPS Shooter), de
plus, on peut également envisager de jouer avec une manette sur un PC. Tandis
que les consoles ont, elles, des exclusivités ; en tout cas, jusqu’à la
sortie des émulateurs : un joueur PC a accès à l’ensemble du catalogue
Game Boy / Advance, DS, 3DS, NES, SNES, PS1, PS2, Xbox, etc…
Au final, les consoles conservent
tout de même un autre avantage : leurs simplicités et leurs stabilités ;
l’absence de choix possible pour l’utilisateur réduit les chances de plantage
ou de ralentissement graphique, et cette simplicité de mise en œuvre est pour
beaucoup dans la réussite de ces anciens modèles.
Mais le « choix »,
n’est-il pas au cœur de notre ère ?
Le jour où les éditeurs passeront
au tout dématérialisé sur Console, les courbes de prix dont j’ai parlé ne
seront plus en leurs faveurs, une période de flottement existera jusqu’à ce que
le prix s’abaisse à celui des PC, une période pendant la quel le PC, justement,
ce sera installé confortablement dans le salon, avec ses milliers de titres et
où ses prix auront encore baissé.
Narmol.
|
Conclusion
Je conclurais simplement en
donnant mon avis, en tant que PCiste (ça se voit à peine, avouez) : je
pense que les logiques Consolistes sont des ennemis du jeu vidéo, les
exclusivités sont autant une maladie pour le jeu-vidéo que peut l’être la
disparition d’un jeu uniquement jouable en ligne ; qui pourra encore
profiter de The Last Of Us quand il n’existera plus aucune PS3 ? Les
PCistes et leurs émulateurs ? Espérons-le ! Les émulateurs de 360 et
de PS3 ne sont toujours pas prêts de sortir, et Call Of Duty 3 n’a jamais voulu
se lancer sur mon émulateur PS2 >< !
En attendant, il est possible de
résister à ce type de pratique, en boycottant ces machines d’un autre âge, et
en se tournant vers l’avenir que constitue le monde PC.
Les Consoles ont déjà mis un premier pied à terre avec l’x86, les ventes de
consoles de nouvelle génération sont aujourd’hui morose, c’est là aussi un
deuxième coup dur qui mènera ces pachydermes à l’extinction définitive.
Un prototype "un peu délire" de Steambox
|
Mais les Consoles n’ont pas que
du mauvais pour moi, ils nous ont apporté un pool de joueur plus important (ce
qui a du bon comme du mauvais, au regard de la presse non spécialisé par
exemple), et des jeux jouables à quatre à la manette sur PC (j’adore ce genre
de truc <3 ).
Mais ils ont aussi (et surtout) apporté des portages perrav’, optimisé avec les
doigts de pieds, à la maniabilité digne du moyen âge du jeu pas vidéo (oui, vers
l’an 1000, quand on jouait avec des dés…).
Mais quand on parle de nouvelles technologies, difficile aussi ce passer à coté du Cloud Gaming, ou mieux, de l'Oculus Rift ! Dont les Consoles seront vraisemblablement dépourvu, à moins qu'une solution propriétaire ne sorte, ce qui reste tout à fait possible.
Bien sûr, impossible de nier la
manne économique que cela représente, mais cela ne veut pas dire que ces
activités sont rentable, tant pour Microsoft que Sony ou Nintendo, sont des
géants aux pieds d’argile, leurs seul espoir de survie est de se tourner vers
l’édition pure, tel que Sega, avant que le tout ne s’effondre.
Oui, je prophétise encore oui,
c’est mon délire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire