Retour sur 3 ans d’apprentissage du Japonais


J’ai débuté l’apprentissage du Japonais un peu par hasard, en Janvier 2016 : je souhaitais améliorer mon niveau en Anglais, j’ai donc téléchargé l’application HelloTalk pour discuter avec des étrangers, après 2 mois d’utilisation, comme ça, pour déconner, j’ai décidé de switcher sur le Japonais... “Pour déconner” qu’il disait… Manque de bol, à l’époque, passer d’une langue à l’autre était limité (aujourd’hui ce n’est plus limité qu’à une fois toute les 24h) ! Horreur ! Je ne pouvais plus chercher que de nouveaux correspondants Nipponophones (non, ça n’existe pas comme mot, on est d’accord).

Alors, perdu pour perdu, je me suis dit “hey, pourquoi pas apprendre pour de vrai !?”.

Ainsi débuta mon aventure dans l’apprentissage de la langue Japonaise.


I. Etape 1 : Les Kana’s, et la Prononciation



La première étape est l’une des plus effrayantes pour un débutant, mais c’est peut-être aussi la plus facile, en particulier pour un Francophone : même si les Nippons utilisent aussi les caractères latins (les Rômaji’s [Lowmadji]), ils utilisent également 4 autres systèmes d’écritures : les Kanji’s, les Arabia Sûji ([Alabia suudji], les Chiffres Arabes), les Chiffres en Kanji (oui, ce n’est pas pareil que les Kanji’s parait-il, ils ont leurs propres section, cherchez pas), et enfin les Kana’s, eux mêmes découpés en deux ensembles distincts.


A. Les Kana’s


Les Japonais ont découvert l’écriture assez tardivement, je ne vais pas vous faire un cours, mais l’histoire de la langue est très liée à celle de l’écriture, ainsi, ils ont développé non pas un Alphabet, pas deux Alphabets (nous en avons nous même deux, nous autres Français : les minuscule et les majuscules sont deux sets de caractères différents), mais deux Syllabaires !

Un syllabaire, c’est un peu comme un “Alphabet” des phonèmes : au lieu de séparer la consonne “K” et la voyelle “A”, on apprend un caractère qui relie à la fois la consonne et à la fois la voyelle : “KA”.

[NOTA BENE : J’ai un aveux à vous faire, avant d’apprendre le Japonais, je ne savais pas ce qu’était une consonne ni une voyelle, pour moi c’était des termes abscons lié à l’émission “des chiffres et des lettres”. Ha, et pendant que j’y suis, j’ai aussi appris ce qu’étais un COD, un COI, un adjectif, un adverbe, un pronom, et même le mot “grammaire” !… Il n’est jamais trop tard pour apprendre comme on dit hein :D !

Oishii onigiriiii !
Ainsi, vous voyez tout de suite le problème : il ne va pas falloir apprendre 26 nouvelles lettres, mais 104 !!!! Alors, j’ai d’un côté envie de vous rassurer en vous disant que 33 d’entre eux sont des combinaisons, mais d’un autre côté, je dois aussi vous rappeler que je vous ai parlé de deux ensembles de caractères, et oui, désolé, mais j’ai oublié de préciser que le second syllabaire comprenait à lui seul 136 kana’s (Dont 60 combinaisons) ! Ouuutch !

240 caractères à bouffer, ça peut paraître beaucoup, mais en vérité, je n’ai mis que 3-4 semaines à apprendre chaque set, à raison de 5 par jours, en 50-60 jours c’était bouclé !

Et c’était même plutôt amusant en fait, c’était un peu comme “le test d’entrée” avant de savoir si je voulais continuer.

Mais il y a également un autre facteur qui m’a décidé à continuer…

B. La Prononciation (pour les Francophones)


Victory pour la Frenchitude !
Car si des languages comme l’Anglais vous demandent de contorsionner votre organe n’importe comment et de prononcer les mots comme si vous étiez un alien venue d’une autre galaxie, le Japonais ne possède que quelques phonèmes (150 à tout péter), c’est à comparer aux milliers que les Français manipulent dans leurs langues maternelle : mieux encore, 99% des phonèmes Japonais se trouvent… Dans la langue Française !!!!

Autant vous dire que la prononciation du Japonais est d’une telle simplicité qu’elle contrebalance largement la (faible) difficulté d’apprentissage des Kana’s.

Il existe cependant une série d’exception grammaticale rigolote consistant à écrire un Kana, et à la prononcer d’une toute autre manière, cela se produit en particulier pour les “Particules”, mais j’y reviendrais, pas de panique :D !

C. Homonymie, partie 1



Vous le devinez aisément, peu de phonème signifie beaucoup d'homonymie, et à la différence du Chinois, le Japonais n’est pas une langue tonale (il y a deux exceptions, le mot “bonbon” et “pluie” ont un ton différent mais s’écrivent tous les deux “amé”, et il y a un autre ensemble de mot que j’ai oublié).

Ainsi, les Japonais vont utiliser trois stratégies pour éviter les confusions :
1 - Les particules : on y reviendra, mais en utilisant un même verbe avec plusieurs particules, le sens des verbes change, donc à l’oral il y a peu de confusion.
2 - Le contexte : là c’est plus compliqué à cerner, si on est dehors et qu’il commence à pleuvoir et qu’un Japonais me dit qu’il n’aime pas les bonbons, c’est un indique sur le fait que je n’ai pas compris le contexte de la phrase.
3 - Les Kanji’s : et là, ça va me fâcher, car déjà ça ne fonctionne potentiellement qu’à l’écrit, et de plus… Rouuuuh… “Les Kanji’s” >< ...

II. Etape 3 : Prendre des Cours


Se décider à prendre des cours du soir
n'est pas une décision banale
Okay, donc après avoir validé la première étape, j’ai attendu un an et demi avant de prendre de vrais cours (du soir).

Les débuts ont été un peu laborieux, en particulier du fait que j’ai voulu commencer directement au niveau 2 des cours proposés par une association locale, mais j’ai rapidement compris qu’il me manquait des bases importantes. J’ai donc enchainé sur le niveau 1 en parallèle, soit deux fois une heure et demi de cours par semaine (à raison d’environs 44 cours an, fois deux, soit de tête 132h à peu près).

A. Compter, mais pas décompter


Avant toute chose, il est évident que l’on apprend à compter, et si compter est d’une relative simplicité, décompter les objets n’est pas du tout la même soupe, il ne suffit pas de dire “X quantités de tel objet”, oulala non, compter les personnes est à la fois un préfixe numéral ET un suffixe numéral, et sur ce coup, aucune règle à part le "par-cœur"... :
Neuf personnes et neuf objects : kyuunin & kokonotsu

Géniaaaal wuhuuuu j’ai déjà envie de me pendre !

Heureusement que donner son âge est d’une “relative” simplicité, sinon j’aurais décroché dès les premiers cours xD ...

B. Donner la date


Comme en cours d’Anglais, l’une des premières choses qu’on apprend, et que l’on pratique, c’est de donner la date, et sur ce point là, les Japonais ont quelques originalités (parfois intéressantes), la première d’entre elle est que le premier jour de la semaine est le… Dimanche ! Okay, pourquoi pas, d’autres pays Anglo-Saxon ont le même délire de ce que je crois.

1. Le Système de notation de la Date


Chaque petit plaisir compte
Autre originalité plutôt intéressante qui a l’avantage de mettre d’accord à la fois les Européens et à la fois les Américains, le système de date n’est pas ici : Jour/Mois/Année, mais Année/Mois/Jour, l’avantage est double : de un, les américains ne sont pas dépaysé avec leurs ordre à la con de coller le mois avant le jour, et les Européens ne sont pas dépaysé de coller la date dans le sens exactement opposé.

Et je vous prie de croire que dès que je trie des bidules, je ne m’en passe plus, c’est tellement plus pratique de coller l’année, puis le mois, puis le jour en dernier !!!

2. Les mois


Originalement, chaque mois de l’année avait son petit nom, un peu comme nous on a Septembre, Janvier, Octobre, etc...
Et, c’est un fait rare pour être signalé, mais les Japonais ont ici décidé de faire simple, grosso-merdo c’est “Mois-numéro-un”, “mois-numéro-deux”, “mois-numéro-trois”, etc… :
Ichi-gatsu
Ni-gatsu
etc...

En terme de simplicité, ça se pose là (oui, enfin notez qu’à la base nos noms de mois viennent aussi des chiffres romains : dé-cim = 12 = décembre).

NOTA BENE : Le mois en Japonais fait référence à la lune et à son cycle, “gatsu”, et s’écrit donc avec le kanji 月, on y associera un kanji de chiffre, ce qui nous donnera par exemple “一月” pour “ichi-gatsu”, c’est à dire “Janvier”. CELA DIT, il est aujourd'hui très commun d’écrire le chiffre en chiffre arabe : 1月.

3. Les jours


a. Du mois


C’est là que ça se gâte… A l’opposé de la relative simplicité des noms des mois, en Japonais, chaque jour possède… Son nom !


Oui, vous ne rêvez pas xD , et le pire, c’est que ça ne suit aucune logique prédictible :
1er du mois : Tsuitachi [Tsu-itatchi]
2 : Futsuka
3 : Mikka
Etc...

Vous voyez le délire… Bonne chance pour les retenirs, après une année, je ne les ai toujours pas complètement mémorisé xD !

NOTA BENE : Le “jour”, en Japonais, fait référence au soleil et à son cycle, comme pour la lune, il utilise donc 日 ici aussi associé à un chiffre en kanji, par exemple : 六日  pour le six du mois. CELA DIT, il est aujourd’hui très commun d’écrire en chiffre arabe : 6日.

b. De la semaine

Ici, on a quelque chose de vraiment sympa qui me sert à la fois en Anglais : tout comme en Français, le Lundi est le jour de la Lune, en Japonais et en Anglais, on retrouve la même chose :
Le jour de la Lune : Lundi ; Moon day : Monday : Getsu youbi (il y a une petite feinte concernant la prononciation, vous avez remarqué) : 月曜日

Alors, je vais faire une entorse à ce que j’ai dit précédemment, mais ici je vais donner tous les exemples car je suis sur que ça vous intéresse d’avoir une mnémotechnie pour retenir les jours de la semaine en Anglais.

Le Jours de Mars (Le Jour du Feu) : Mardi ; Okay j’ai rien trouvé en Anglais, à part le “jour où l’on se tue par le feu” : Tuesday ; Ka youbi : 火曜日

Le Jour de la Mer et de l’Eau : Mercredi : Pareil j’ai rien trouvé pour aider en Anglais, à part que retourner les deux premières lettres donne “Me”, et que ça me fait penser à “mer” : Wednesday : Sui youbi : 水曜日

Le Jour des Arbres et de la Forêt (en vrai j’trouve pas de mnémo en Français) : Jeudi ; Dans la foret on trouve des animaux, ils portent de la fourure, en anglais fourure se dit “Fur”, et ça ressemble au mot : Thursday [Fursday] ; Moku youbi : 木曜日

They rule the world
Le Jour du… METAL !!!! (Pas d’autre mnémotechnie pour associer le “vent” au métal ou à autre chose) : Vendredi ; C’est le jour des French Fries , les Frites, en Anglais : Friday ; kin youbi : 金曜日

Le Jour de Saturne et de la Terre (au sens “sol du terme”) : Samedi ; par défaut mnémotechniquement c’est soit sunday soit saturday, si l’on connaît sunday, on devine saturday : Saturday ; do youbi : 土曜日

Le Jour du Soleil : ici c’est facile, “Di” signifie “jour” à la base : Dimanche ; Ici aussi, le jour du soleil : Sunday ; pareil en Japonais, le jour du soleil : Nichi youbi : 日曜日 (Notez la présence du même kanji deux fois de suite, et même trois fois si on regarde bien xD !

Voilà, je voulais partager avec vous mon délire concernant cette partie là, il y a un côté ludique et j’ai trouvé ça très facile de retenir les jours : mon jour préféré est le Jour du Métal par exemple, car j’aime le Métal ! Et comme c’est aussi le dernier jour de la semaine travaillé, c’est tout bénef !

Bon, par contre je recommencerais pas le coup du “cours” ;) , soyez rassuré.

C. Le genre des mots, la distance, le pluriel et le singulier


Avant de commencer à former des phrases cohérentes par soi-même, on apprend des petites choses rigolotes : le pluriel ou le singulier n’est pas simplement exprimé en Japonais, par défaut, tout est singulier, et le pluriel devra être précisé par un mot annexe du genre “beaucoup”, “quelques-uns”. Pour les pronoms personnels, c’est à peu de chose près pareil.

Comme en Anglais, les objets n’ont pas de genre, et une troisième personne du singulier est très présente, le “it” en Anglais, ou le “cela” en Français.

Et pour finir, la distance des objets interfère dans leurs appellations, un peu comme “ceci”, “cela”, “là bas” si l’on veut. En Français (et un peu en Anglais je pense) on s’en branle un poil, mais en JP, c’est important, car on va parler de quelque chose de proche de soit, de proche de son interlocuteur, ou loin des deux. Ça peut paraitre complexe de prime abord, mais en fait on s’y fait très vite et ça devient instinctif.

III. Etape 3 : Formation des Phrases - Sujet Objet Verbe (SOV)


"Nyan nyan" font les chats au Japon, mais comme partout
ailleurs, les chattes font "flop flop" 8-) ...
Deuxième vraie difficulté de l’apprentissage du Japonais : si le sujet est toujours au début, comme en Français, le verbe lui, est à la fin (certaines formations verbales en Français et en Allemand aussi ont cette forme, mais là c’est de manière généralisée en JP).

On dit que le Japonais est de type SOV, en opposition au SVO du Français ou de l’Anglais par exemple.

Et ça peut être franchement casse gueule ! :

Impossible de se couper la parole, l’intention de la phrase n’étant jamais donné qu’à la fin.
Pire : après une succession de verbe, c’est le dernier verbe qui donne à la fois le “ton” et à la fois le “temps” : “Je suis allé à la plage et j’ai mangé des brocolis, mais venez pas me faire chier”.
Ainsi, la mémoire à court terme est mise à rude épreuve, croyez moi, j’en ai des noeuds au cerveau à chaque fois xD !

A. Les Espaces (ou ce qu’il en reste)



Parmis les choses rigolote de la formation des phrases, on note l’absence… D’espace !

Hey oui, aussi con-con et banale que cela puisse être pour nous depuis des centaines, d’année, le Japonais ne possède pas d’Espace par défaut, et à vrai dire, cela se comprend si l’on revient au source : de manière traditionnelle, le Japonais s’écrit de haut en bas et de droite à gauche : comment caler un espace de cette manière ?

NOTA BENE : En Français aussi, vous seriez surpris de savoir que bon nombre d’ouvrages manuscrits étaient écrit sans espace pour économiser… Et bien l’espace ! Justement ! Ce fait se retrouve dans de nombreuses langues à travers le monde, mais la plupart ont adopté l’espace, mais pas les Japonais…

Mais vous allez me dire : comment diable comprennent ils ce qu’ils écrivent si tout est attaché ? Et bien, c’est l’objet d’un chapitre à part entière, et mise à part les particules de séparation dont je vous parlerais plus tard, grosso-merdo, c’est comme si j’écrivais de la sorte :

Bonjour,vousêtestouscapabledelirecettephrasesanslamoindredifficultén’estcepas?c’estnormal,votrecerveauconnaitchaquemotindépendament,etlesespacessontuneaidepourlui,maispasuneneccessitéabsolue,mêmesifranchementc’estvraimentgalère,rienqu’àécrirej’enaimalaucrâne :D !

B. Les Particules (Si j’t’attrape, j’t’en… Euh…)


Cette légende est inutile. Cette image aussi.
Pourtant vous continuez à la regarder et à lire ceci.
C'est beau <3
Autre élément rigolo de la langue Japonaise, les marqueurs de catégorie de mots : après chaque mot, ou ensemble de mots, on retrouve ce qu’on appelle des Joshi’s, ils indiquent à quoi correspondent le mot ou l’ensemble précédent. Ainsi, la particule finale “KA” indique qu’il s’agit d’une question (car par défaut le point d’interrogation est facultatif).
Du coup, c’est à la fois bien pratique pour savoir de quoi on parle, qui est le sujet, qui est l’objet, quelle est la destination, l’origine, etc… Mais c’est aussi pas mal contraignant, car ça rajoute des mots “inutiles” (de notre point de vue), mais après tout, de leur point de vue, les déterminants ou les genres sexuels des mots sont aussi des caractéristiques inutiles.

C. L’Omission


Mais le Japonais est également joueur, et il n’hésite pas, parfois, à omettre de nombreux éléments “inutiles” dans ses phrases :
Ainsi, si je parle de moi et que c’est une évidence dans le contexte, je peux skip le “je” (le pronom), et ce n’est pas rien, car le “je suis le sujet de cette phrase” utilise 4 phonèmes en Japonais : “Watashi wa”.
Mieux encore, on peut parfois carrément skip le verbe d’état (le verbe d’état est “être” en Français), cela change le “ton” de la phrase, mais ça fait économiser un bon paquets de phonèmes !
Et c’est pareil pour les fameuses particules :
“T’es mignonne wesh” : “kawaii” à la place de “Kimi wa kawaii desu” [kimi wa kawa-ii dess]

D. L’Agglutination & Conjugaison



Et enfin, parlons de l’un des traits les plus rigolo de la langue Japonaise : L'Agglutination (“L’Agglutinance” c’est pas correct il paraît >< !).

Si en Français, le verbe suit des règles qu’il n’hésite pas à lui même fucker de temps à autres, le Japonais semble (de mon point de vue, niveau A1 je rappelle) plutôt stricte : 2 groupes verbaux généraux, un groupe d’exception avec seulement 2 verbes (à comparer avec nos verbes “aller”, “avoir”, “devoir”, “être”, etc… Ou encore à ceux en Anglais tiens !!! Ouh pinaise !).

A ces verbes, il faut rajouter les adjectifs, eux aussi sont “conjugables” car liés au verbe d’état : “Je suis content” => “Content” est lié au verbe être, il peut donc être conjugué au même titre d’un verbe, mais pas exactement avec les mêmes règles que ces derniers.

Du coup, c’est quoi cette histoire d’Agglutination ? Et bien c’est tout simplement rajouter progressivement des morceaux de mots à un mot pour y rajouter des sens.

Ainsi, pour un adjectif en “i”, la négation correspond à retirer un “i” et à rajouter “kunai”, et si l'on veut conjuguer au passé, même chose, on retire un “i” et on rajoute “katta” :
“Ureshii” donnera “ureshikunai”, “ureshikatta” ou encore “ureshikunakatta”.

IV. Etape 4 : La Souffrance

L'apprentissage du Japonais résumé
Okay, donc jusqu’à présent, on apprend du vocabulaire, okay, on apprend de la conjugaison, okay, des adjectifs qui se conjuguent, pourquoi pas après tout, on continue à apprendre des structures grammaticale tarabiscoté, admettons… Puis vient le Châtiment final, le coup de jarnac, la pilule rouge ET bleue dans le cul…

Vient l’heure d’apprendre… Les Kanji’s !!!

Les Kanji’s sont des idéogrammes Chinois, en gros, on “dessine” une forme qui doit rappeler une idée, et si à la racine, de nombreux idéogrammes avaient une certaine logique, les vagues de simplifications et de stylisation ont finalement pas mal éloigné l’idéogramme finale de l’idée d’origine. L’exemple le plus commun est celui du soleil, qui, à l’origine, devait bel et bien ressembler à un soleil, mais qui ressemble aujourd’hui à une échelle à 3 barres…
Même chose pour le Kanji de la bouche, de l’oeil, etc…
Une fois plusieurs kanji’s rétrécis puis assemblés entre eux, on forme des mots complexes.

Mais là vous vous dites : mais pourquoi utiliser des Kanji’s quand on a le choix d’utiliser des Kana’s pour écrire ?

A. Homonymie, partie 2


Et c’est là qu’intervient un autre soucis dont nous avons déjà parlé : l’homonymie.
Le choix d’utiliser un kanji élimine les doubles sens des mots… Mais seulement à l’écrit !

Et il y a même certaines fois où c’est totalement inutile, je prends l’exemple des verbes sauter et voler, qui se prononcent tous les deux “Tobu”, ils sont chacun associé à une particule différente, de sorte qu’il n’est pas possible de les confondre.
Il me vient en tête un exemple où ils pourraient être confondu, c’est si l’on donne un simple ordre sans prérogative : ”Tonde !” “Vol/Saute !”

B. L’Apprentissage dans la Douleur


Je souffre le martyr, mais tout va bien
Et c’est à ce moment qu’on s’en rend compte : il n’est possible de lire le Japonais qu’après avoir appris au minimum 1000 Kanji’s… Cela pose de nombreux soucis : Pour un apprenant (tout comme pour un enfant Japonais avant ses 10 ans), on se retrouve dans un état d'illettrisme particulièrement gênant : il va falloir jouer les Champolions à chaque mot, alors dans une conversation écrite, je vous dis pas la galère.

Pareil, comment envisager de jouer à un jeu vidéo en Japonais ? Pas de copier/coller possible, il va vous falloir farfouiller les dictionnaires de Kanji’s pour trouver les bonnes clés à associer, et bonne chance, car entre les différentes prononciations possibles et les différents sens, vous êtes pas sortis de l’auberge… Je plains les apprenants du Chinois et leurs 20000 Kanji’s… Et pour eux, il n’y a pas d’alternative…

Pourquoi remplacer un Kana unique par un Kanji quand il n’y a pas d’Homonymie ?

C’est une très bonne question, car, après tout, pourquoi remplacer un Kana comprenant un ou deux traits par un autre en comprenant 10 ou 15 ?

Il y a quelques temps, le gouvernement a posé la question aux Japonais eux même : seriez-vous pour ou contre le retrait des Kanji’s ?
Et la réponse fut “Contre” à une large majorité, étonnant n’est ce pas ? Comme si cet outil d’élitisme intellectuel était une fierté pour eux, comme si exclure une partie de la population était une forme de domination sociale nécessaire : “les apprenants et les enfants sont illettrés jusqu’à un certain point, et c’est tant mieux, bouffez un peu d’humilité bande de sagouins”...

M’ouais...

Je me suis toujours dit que si j’arrêtais l’apprentissage de la langue, ça serait à cause de celà, j’ai déjà passé 3 ans à apprendre, à la rentrée je vais passer au niveau supérieur, et je sais d’avance qu’on va bouffer du Kanji à plus savoir quoi en foutre. Et très sincèrement, je doute d’avoir bouffé et retenu 1000 Kanji’s dans les 6 prochaines années.

Alors quant à en apprendre 2200… N’en parlons même pas...

V. Conclusion

Pantsu pantsu !
Allez, il est temps d’arrêter là, et de conclure.

Dans un premier temps, je dirais qu’apprendre une langue asiatique a quelque chose d’intéressant, car aucune racine ne nous relie à cette région du monde, et donc tout est nouveau (on se rend d’ailleurs compte à quel point les langues Latines et Germaniques sont proche au final).

Tout est nouveau, et on s’extasie devant les prouesses d’ingéniosités développées par des milliers d’années d’évolution d’une autre culture.

On se prend aussi la tête dans les mains assez souvent en se disant “Mais pouuuuuuuuuuuurquoiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!???? Ça n’a aucun PUTAIN DE FUCKING SEEEEEEEEENNNNNNNNNS !!!!”, en particulier avec certaines règles grammaticales d’un tarabiscotage de haut niveau.

Mais ça a au moins l’avantage de nous montrer que c’est possible, et que la plus fantaisiste des règles peut finalement être en application de manière fluide dans une autre langue.

Mais si l’apparente facilité du Japonais est une entrée en matière agréable (je parle bien entendu de la prononciation, et dans une moindre mesure de l’apprentissage des Kana’s), l’autre versant de la lame du Katana est quant à elle bien tranchante, et elle couperait la chique au plus motivé des apprenants (ai-je besoin de préciser que je parle des Kanji’s ?).

Si j’avais un conseil à donner aux apprenants, ça serait déjà de les mettre en garde : “Vous allez en chier grââââve”; et ensuite, et bien, essayez d’apprendre un kanji de temps en temps, moi je les ai fuis comme la peste pour essayer d’éviter de me dégoûter de la langue, et aujourd’hui je suis face au mur de Kanji’s formé avec tout ceux que j’avais jeté au loin. Manager son propre dégoût au fil du temps est une difficulté qu’il faut surmonter, au risque de devoir admettre, à un moment donné, qu’il n’y a plus que l’abandon en vue.

De mon côté, je vais encore essayer une année, je viendrais probablement mettre à jour ou poster un nouvel article, rendez-vous dans 6 ans pour voir si je suis capable de baragouiner un peu plus :p !

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