Silence !


Mettez la sourdine !
Bonjour à tous, aujourd’hui, on va parler décibel et nuisances sonores !
Au cours de mon activité auto-entrepreneuriale (oui, ce mot existe), j’ai souvent affaire à des demandes ayant trait aux nuisances sonores. Que ce soit au niveau de serveur volumineux ou compacte, de postes de travail bureautique ou de WorkStation (poste de travail équipé de matériel onéreux et nécessitant une dissipation thermique active importante), ou même de machine de jeu (car, oui, cela représente une grosse part de mon activité), tous mes clients me posent au moins une fois la question : « Est-ce que ça fera du bruit ? » Ou plutôt « peut-on éviter que cela soit bruyant ? ».
Si pour les serveurs volumineux, on aura tendance à vouloir placer la machine dans une sale dédié, parfois mal aéré, mais qui ne fera souffrir personne, il n’est parfois pas possible de sacrifier une pièce à cet usage ; la solution d’un de mes clients aura été de placer l’objet en question dans un… Couloir, à même le sol.
Pas très « sécurisé » comme pratique, sans parler du fait que les passages fréquents des utilisateurs à proximités induisent des vibrations qui peuvent, à long terme, ce répercuté sur le matériel.
Cela a néanmoins l’avantage de chauffer le couloir sans avoir besoin d’un radiateur, et évidemment, il ne casse les oreilles de personne, car avec ses (au jugé) 60dB, il aurait de quoi rendre sourd n’importe qui travaillant à côté.
La connexion au réseau ce faisant par un boitier CPL (Courant Porteur en Ligne, technologie de transfert de donnée réseau à travers le réseau électrique), il n’a pas été besoin de tirer des câbles.
Une solution qui a ses avantages comme ses défauts.
La dissipation thermique, un point à ne pas négliger

Ma solution aura été de leurs proposer un serveur compact (20cm x 10cm x 10cm), proposant exactement les mêmes fonctions que leur grosse tour (qui datais tout de même des années 2000), le serveur a ainsi pu être placé dans une armoire, ce qui aura eu la double de fonction de pouvoir « camoufler » le serveur et d’étouffer le peu de nuisance sonore qu’ils dégageaient (à vue d’oreille, 25-30dB, ventilation placé sur « élevé », l’armoire possédais un « trou » à l’arrière afin de faire passer des câbles et de permettre une aération minimale).

Evidemment, une solution ne fut possible qu’à cause des besoins « limité » de la structure, et n’aurais pas pu être valable si le besoin de puissance serveur avait été plus forte.
Pour un poste de travail bureautique, le besoin en puissance étant faible, et le matériel étant devenu suffisamment puissant et peu énergivore, que les solutions que je fournis à partir de 300€ sont contenues dans des boitiers compact, à peine 20cm x 10cm x 20cm, l’alimentation étant souvent déporté vers l’extérieur (comme sur un PC portable par exemple), c’est elle qui produira le plus de nuisance sonore. Ca n’est cependant pas toujours le cas, les boitiers que je me procure étant dépendant du prix du fournisseur à un instant T, il arrive parfois que je livre des postes avec une alimentation intégré (la taille est souvent plus importante alors, passant à 30cm x 10cm x 20cm), cette dernière produit un léger sifflement, quasiment inaudible, mais qui, une fois sur le bureau d’un utilisateur, risque de poser problème.
Afin de répondre à cette problématique, j’avais, dans un premier temps, essayé de débrancher le ventilateur du processeur (unique ventilateur du boitier), sans réussir à diminuer les nuisances (de plus, malgré les 40°C du processeur, ce qui est très faible, je ne pense pas que cela soit saint comme pratique sur le long terme).
Une autre solution aura été de me servir de la fixation VESA afin de placer le boitier à l’arrière de l’écran, hélas, les nuisances, bien qu’encore une fois limité, n’avait su satisfaire le client.
La solution fut donc de déporter le poste au sol, les PC que je monte étant équipé d’un SSD (un disque de stockage à état solide, aucune pièce mécanique), les vibrations n’ont aucune incidence sur la santé du matériel.
Une autre solution envisageable aurait été de « fixer » le support VESA sous la table, suffisamment loin des jambes, mais suffisamment près pour pouvoir brancher facilement une clé USB au besoin.
Nous allons aborder maintenant les deux autres points problématiques : les WorkStations et les machines de jeu.
Toutes les deux ont un point en commun : la nécessité d’une dissipation thermique active.
Plus le matériel est puissant, plus il faut le refroidir, et donc plus il va faire de bruit, plus il va gèner son utilisateur.
La dissipation thermique à la Marocaine, attention à ce que votre matériel ne se mettes pas à "fumer"
Si dans le cas exceptionnel d’une machine de jeu, l’utilisateur pourra utiliser un casque de jeu, cela ne résoudra pas complétement le souci.
Il existe une technologie de réduction du bruit « active », comme sur les moteurs d’avion, cela consiste en un micro qui va « écouter » le bruit émis par un ventilateur, de multiples hauts parleurs sont situés de part et d’autre de celui-ci afin de produire un son « contraire », ce qui va permettre de réduire drastiquement les nuisances : par exemple, un ventilateur pourrait passer de 60dB (une voiture à l’allumage) à 20dB (le bruit du vent).
Hélas, cette technologie est pour l’heure réservée à l’aviation civile et militaire, il faudra encore attendre un bout de temps avant de voir une telle solution pénétrer nos machines.Que faire alors ?Eh bien, n’en déplaise à nos ami(e)s aux nez crochus (oui, les sorcières évidement, oui), la déportation est peut-être la solution, ou plutôt « les solutions » !
La première solution nécessitera cependant d’avoir accès un local à proximité afin de placer la (ou les) machine(s) bruyante, et ne concerne que les machines de jeu.
Pour mettre en œuvre cette solution, il suffira de faire un trou dans un mur (3cm de diamètre) et de faire passer les câbles HDMI/Clavier/Souris/Autres à travers celui-ci (attention au sans fil, il faudra penser à un HUB USB), le poste devant de trouver immédiatement derrière, mais si la distance est trop importante par rapport au mur (ce qui sera la principale problématique de cette solution), il faudra alors se procurer un câble HDMI d’une quinzaine de mètres (45€, FDP non compris, la marque Orion fournis ce genre de produit ; il existe visiblement des répéteurs HDMI si la longueur n’est pas suffisante) et de faire courir ce dernier entre la pièce et le poste (cela nécessitera peut-être de devoir faire des trous dans les murs, si vous n’êtes pas sûr, faite appel à un électricien avant de vous électrocuter en essayant de faire des trous vous-même, surtout si vous n’y connaissez rien !). Pour ce qui est de l’allumage et des ports USB, il faudra un répéteur tous les 8 mètres (car c’est la limite de la norme USB 2.0), et des modules d’allumage via un bouton USB existent.
De nos jours, il est de moins en moins utile d’avoir un lecteur de disque optique, surtout en entreprise, cela ne devrait pas être gênant.
Tout cela aura néanmoins un coût : comptez entre 200 et 250€, soit à 50€ près le prix d’un ordinateur monté par mes soins.
Mais pour le confort de nos oreilles ou ceux de nos employés, c’est parfois une bonne solution.
Si je prends le cas particulier d’une machine de jeu, il est même envisageable de faire tourner les ventilateurs à 100% de leurs capacités en permanence et même de pousser ainsi le matériel dans ses derniers retranchements (Overclocking et autres technologies de type « Boost » des constructeurs de carte graphique), cela aura même l’avantage de rallonger la durée de vie du matériel (peut-être de diminuer celui des ventilateurs cela dit, mais qui s’en soucie ?).
La chattissipation thermique, attention aux poils !
La seconde solution ne concerne que les WorkStations : il s’agit de déporter le poste dans un autre local, mais sans contraintes de distance cette fois, et ça marche même à travers Internet !
Cette solution porte le nom de « Cloud Computing » : avec un poste de bureautique classique (300€) on se connecte à une WorkStation à distance (via le protocole RDP inclus dans Windows par exemple) pour utiliser des applications « lourdes ».
Hélas, cette solution induit en sus une légère latence d’affichage qui risque de sévèrement gêner les opérateurs d’application graphique (modélisation 3D ou graphisme 2D).
Mais la contrainte de distance et de nuisance sonore étant complétement écartée, ce n’est pas à négliger non plus. Disons que ça mérite qu’on y songe, ou de faire une étude tout du moins.
Pour ces deux cas particuliers que sont les WorkStations et les machines de jeu, si aucune autre solution n’est envisageable, il est possible de réduire la vitesse de rotation des ventilateurs. Cela induira une diminution de la dissipation thermique, et même une diminution des performances sur les matériels de jeux récents (les technologies de « Boost » des constructeurs de carte graphique étant dorénavant très dépendant de la température de ces dernières).
Dans le pire des scénarios, cela pourrait également conduire à une diminution de la durée de vie du matériel (certaines WorkStations étant par exemple assez compact par rapport à leurs contenus, ne bénéficiant pas de beaucoup de marge de manœuvre en ce qui concerne le flux d’air).

Il y a un dernier point que je n’ai pas abordé, celui des « Transportables », il s’agit de machines de travail (ou de jeu) hautes performances, hélas, pour ce type de matériel, il n’y a pas grand-chose à faire coté nuisance, elles sont de surcroit plus importante à cause de la miniaturisation et de la densité du matériel.
Il serait envisageable, dans ce cas également, de profiter des biens fait du Cloud Computing sur un PC portable dédié à la bureautique et d’exploiter la puissance de calcul à distance, mais encore une fois, cela ne conviendra pas à tous.

Au final, il existe des solutions afin de se débarrasser des nuisances sonores, mais elles ont un coût et/ou des défauts rédhibitoires à prendre en compte, et ne s’applique pas à tous les cas de figure.
Pour avoir testé différentes solutions en entreprise et dans un cadre personnel, dont la déportation de machines de jeu dans une autre pièce, je peux affirmer que ce confort d’utilisation vaut la peine de dépenser quelques deniers et de trouer quelques murs afin d’atteindre le nirvana informatique.
Cet article s’inspire du dossier « Délocaliser le PC, La solution pour le silence ultime » de Doc TERABOULE paru dans Canard PC Hardware d’Avril-Mai 2013.

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